La Cathédrale de Tolède accueille depuis le 10 Juin et jusqu'au 10 Septembre une exposition des reliures artistiques conservées dans la Bibliothèque et l’Archive du Chapitre. Le Docteur Antonio Carpallo, de l'Université Complutense de Madrid, a dirigé les travaux de recherche qui se sont prolongés dès le 2007 et dont le fruit a été le catalogage complet de plus de 1000 reliures remarquables appartenant à ces fonds, parmi lesquels il a choisi un échantillon de 104 exemplaires, qui s'exhibent dans cette exposition.
Le commissaire de l'exposition, Dr. Carpallo, pendant son intervention à l’inauguration de l'exposition.
La présentation de l'exposition a eu lieu dans la Chapelle de San Pierre et il fut présidé par son Éminence, le Cardinal Don Antonio Cañizares, la Conseillère de Culture, de Tourisme et d'Artisanat de Castille-la Manche, Dña. Marie Soledad Herrero et par Don Juan Sánchez, Doyen du Chapitre Primé de Tolède, et à sa fin ces autorités ont passé à la Chapelle des Nouveaux Rois, enceinte magnifique pour cette exposition, où ils ont pu contempler les vitrines qui accueillent d'une forme chronologique les reliures exposées, des exemplaires exceptionnels.
Vitrine de reliures classiques.
Le Dr. Carpallo en montrant un des exemplaires aux autorités présentes dans l'inauguration de l'exposition.
Un exemplaire exceptionnel.
Jusqu'ici, ce pouvait être une petite chronique d'une exposition intéressante de reliures artistiques. Mais : a-t-il de sens, de donner cette information dans ce blog consacré à la marbrure ? Très peu, n’est-ce pas ?
Ça serait une énorme erreur de penser ainsi, parce qu'il a de sens, sûrement. Principalement une vitrine, celle des reliures néoclassiques, a tout les sens ici. Parce que dans cette vitrine il s'agi de souligner l’importance de l'exhibition des papiers décorés, de ces "papiers de gardes" qui sont employés dans les reliures. Les reliures peuvent être contemplées ou bien ouvertes en montrant ostensiblement les papiers qui les accompagnent, ou bien ceux-ci peuvent se voir en observant un miroir placé après les livres.
Vitrine de reliures néoclassiques et de papiers décorés.
Un autre aspect de la même vitrine pendant les actes d'inauguration de l'exposition.
J'ai eu l'occasion de participer aux travaux qu'ont arrivé à cette exposition, en décrivant les papiers qui ornent 330 des reliures qui ont été cataloguées et en rédigeant une étude des techniques principales de décoration du papier employées dans sa réalisation.
La marbrure n'est pas la technique qui prédomine dans ces papiers de gardes, sans doute grâce au poids, parmi les reliures artistiques, du fond appartenant au Cardinal Zelada, qui s'est formé et relié en Italie dans l'époque à laquelle le Cardinal a résidé là, en étant l'usage le plus étendu dans ce pays alors l'emploi de papiers xylographiques. Bien que, comme nous pouvons vérifier, la marbrure est bien représentée dans ces fonds.
Dans une proportion beaucoup plus réduite nous pouvons aussi trouver des exemplaires reliés avec des papiers dorés et gaufrés et à la colle.
Première file, à droite : une reliure à l’hollandaise avec papier à la colle. À gauche, avec papier xylographique. Deuxième file à gauche, reliure complète dans papier doré et gaufré.
Au fond, à gauche: un étui précieux réalisé avec un papier à la colle.
La description complète d'une reliure doit inclure la description du papier de gardes employé dans la même, pas déjà d'une manière générique, en faisant allusion à lui simplement comme papier de couleur ou de fantaisie, en voulant indiquer qu'il ne s'agit pas d'un papier blanc ; mais d'une manière spécifique, en individualisant la technique employée concrètement. L'état des études du papier décoré au niveau international le permet, en existant quelques œuvres de référence obligée. Je remercie énormément avoir pu collaborer avec Antonio Carpallo à ces travaux, et avoir pu introduire dans cette exposition, soi même un petit guet de la beauté qui se trouve dans le papier décoré.
J'invite tous les amants de la reliure qui ont l'occasion de faire une visite à Tolède de voir l’exposition de ces fonds aussi riches que la Cathédrale à laquelle ils appartiennent. Et à tous ceux qui sont aussi amoureux de papier décoré, marbré ou non, j'offre les lignes que j'ai écris pour l'affiche de l'exposition.
Parce que souvent, le papier décoré n'a pas été une simple feuille ajoutée à la reliure.
Texte de la vitrine:
Papiers décorés...
"Après la dénomination générique de “papier de gardes” se trouvent un groupe de techniques de décoration du papier de très diverses caractéristiques. Deux d'elles, la décoration xylographique qui emploie des gravures en bois imprimées par des procédés spéciaux puisque l'imprimerie était réservée aux imprimeurs de livres; et la décoration dorée et gaufrée, réalisée avec des planches de métal avec l'aide d'une presse á cylindres, ils trouvent son origines chez les techniciennes les plus anciennes de la gravure, qui devient en papier décoré grâce à l'application postérieure de couleur ou d'encres métalliques qui le substituent. Autres deux cependant, la marbrure, un procédé indirect de décoration qui emploie la surface d'un bain pour sa réalisation qui une fois complétée est transférée par contact au papier; et les dites « à la colle », qui emploient ce matériel teinté en diverses couleurs, ont eu ses origines dans des ateliers de reliure et ont été mises à point par les mêmes relieurs qui employaient ces papiers dans ses œuvres.
Dans cette vitrine nous pouvons contempler quelques exemples de gardes xylographiques, la majorité italiennes, fabriquées dans la maison Remondini, le fabricant le plus fameux de papier dédoré italien, qui pendant trois générations est devenue l'une des plus grandes usines de l'Europe consacrée à l'impression de papier, soit comme images, soit comme papier décoré ; et d'autres exemples de papier marbré. Et dans d'autres vitrines on peut contempler un papier doré et gaufré et certains plus, à la colle. De cette façon, cette exposition de reliures artistiques est aussi un petit aperçu de quelques exemplaires du papier employé comme “papier de gardes”, un papier que quelques relieurs ne se limitaient pas à placer dans ses œuvres, mais eux mêmes le fabriquaient, en constituant une outre de ses travaux de reliure".
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