mercredi, novembre 25, 2009

Le suminagashi et Harunobu

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Le suminagashi est le précédent japonais de la marbrure.
On peut le traduire comme "l'encre noire qui flotte".

Aaldert, de Boektotaal,
a réalisé une démonstration de cette technique,
à la dernière foire de Leiden.





Les préparations ont été faites directement devant le public,
avec des moyens spectaculaires.

Il faut minutieusement préparer l'encre
pour qu'elle puisse parfaitement flotter sur une cuvette d'eau pure
sans aucun additif.



Quand tout est prêt,
grâce à deux pinceaux,
l'un chargé de l'encre
et l'autre avec une substance pour la disperser,
une goutte de chaque pinceau se dépose
sur la surface de l'eau,
et enfin la cuvette restera pleine des cercles concentriques
qui se seront formés par l'alternance de ces deux substances.



Dans ce moment il peut opérer l'air,
qui nous aidera si nous avons un éventail à la main.





On aura un dessin unique et original dans chaque papier.




Bien que j'aie dois dire qu'Aaldert n’aime pas l'éventail et il ne l'a pas utilisé dans sa démonstration.


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Le suminagashi le plus traditionnel était fait avec de l’encre noire,
mais de l'encre bleue et de la rouge ont été ajoutées ultérieurement.

Le papier qui ouvre cet article,
provenant du recueil du docteur Sidney Berger, à Boston,
c'est un bon exemple et il servira à voir clairement
l'aspect que ces papiers présentent.



Ils existent des documents datés au XIIe siècle
avec calligraphie exécutée sur un fond de suminagashi,
donc on estime que probablement c’est une technique millénaire.





La scène là-haut est le sutra XII
de
Semmen Koshakyo.

Il me plaît beaucoup, tant que j'ai demandé à ma soeur Adela
De me faire une copie à l'huile dans bois,
celle-ci que j'ai dans mon bureau
et ainsi je peux en profiter tous les jours.

Il y a...tout:
la forme d'éventail,
la calligraphie,
la miniature…
et le suminagashi.

Notter comme le peintre a respecté le fond de suminagashi
et voilà qu'il a dessiné la figure de la gauche dans deux parties.

Aujourd'hui le suminagashi est connu dans tout le monde et
la liste d'artistes qui l'utilisent
et le transforment est interminable.




Cet arbre est l'une des compositions les plus caractéristiques
de Milena Hughes.

Il n'y a que le voir pour savoir qu'il est sien.


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J'ai essayé de faire suminagashi,
et par hasard j’obtenu ce papier que me rappelle

"La grande vague" de Hiroshigue,

un des artistes de l'Ukiyo-e,
les fameuses images japonaises de la période Edo.








Seulement qu’à mon éventail lui est venu à l'esprit
changer la sacrée montagne Fuji
dans une espèce d'ours polaire.

Et cela me porte où je voulais aller.

L'autre jour j'ai tapé au “google”, images :

"Harunobu"

Un autre artiste de la même période :
Suzuki Harunobu (c. 1724-1770)

Savez-vous ce qu'il c’était passé?

Que la troisième image qui est apparue dans mon ordinateur a été celle-ci :

"Le grand singe"




Une interprétation comique,
c'est moi qui le dis,
de comment cet artiste voit les relations de paire.
Voyons... de celui qui porte le pantalon à la maison.

C'est une gravure et le suminagashi a été imprimé dans un bloc en bois,
comme le reste de dessin.

Ce n'est pas un vrai suminagashi,
c'est une évocation du même qui n'indique pas une autre chose
que le respect de l'artiste vers la vénérable tradition,
le même sentiment du miniaturiste de l'éventail.

Harunobu n'a pas fait ça une seule fois.
Il l'a répété dans une autre gravure,

"Kanzan et Jittoku"

deux moines qui étudient une lettre d’amour,
quelques personnages burlesques de l'époque de la dynastie Tang (618-907).





Je connaissais cette gravure depuis longtemps,
même je l'ai vu l'année passée à Barcelone,
dans une exposition sur l'Ukiyo-e dans la “Pedrera”,
l'édifice de Gaudí,
parce qu'à Barcelone les plaisirs viennent toujours de deux en deux...

Ma surprise est arrivée l'autre jour après avoir trouvé "Le grand singe" pour la première fois.
Je savais que Harunobu avait aussi utilisé un fond suminagashi dans cette gravure,
et une vente aux enchères m'a permis de le trouver.

Maintenant vous pouvez voir les deux gravures en même temps.
Quelque chose qui m’a coûté beaucoup de temps et de chance.

Mais si vous vous faites un ballot avec le mot japonais
je peux vous recommander un raccourci.
Veilleux le prononcer comme toutes les personnes
qui entendent parler du suminagashi pour la première fois le font:

s u m i... Q U O I ?





Copyrights: Ma reconnaissance à Aaldert, au docteur Berger et à Milena Hughes par son aimable autorisation pour inclure ses images. Les gravures peuvent se trouver librement à l’internet.

lundi, novembre 16, 2009

Jan van Oostrum

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Les derniers jours 7 et 8 de novembre,
comme chaque année,
il a eu lieu à Leiden (Hollande)
la foire des arts du livre.

L'Église de San Pierre,
maintenant déliée de la foi et liée ce week-end à la raison,
est un cadre absolument fascinant pour cet événement.



Des livres d'artiste,
calligraphie,
matériels de reliure,
et diverses activités
remplissent de vie l’ancien espace sacré.

JAN REIN VAN OOSTRUM
a été le protagoniste d'une d'elles:

une démonstration de marbrure.




Il se consacre à faire ces démonstrations par toute l’Europe.

Des démonstrations qui lui donnent un énorme plaisir,
vous voyez déjà sa concentration et celle de son public.





Je l'ai connu en Belgique le moi d'avril passé,
à la foire de Sint Nicklass.

Il m'a invité à voir comme il faisait un de ses papiers,
et, depuis ce premier instant,
j'ai su que Jan aime la marbrure au moins le même que moi.

Je m’ai suis rencontré avec lui à la foire de Cologne.



Mais j'ai seulement réussi à faire ces photographies à Leiden,
où j'ai aussi pu bavarder un petit peu avec lui.

J'adore ce qu'il fait, comme il le fait et pourquoi il le fait.

Et la prochaine fois, s’il veut, je lui ferai un vidéo.


Un salut tres cordial, Jan.